L’évêque Jean-Baptiste Pompallier et les peuples océaniens (1838-1868) : des objets-témoins de ses relations et de son mana de chef spirituel
Bishop Jean-Baptiste Pompallier and the Oceanian peoples (1838-1868): objects bearing witness to his relationships and his mana as a spiritual chief
- Yannick Essertel
Les Œuvres pontificales missionnaires à Lyon conservent des objets océaniens attribués à Mgr Jean-Baptiste Pompallier, vicaire apostolique en Nouvelle-Zélande de 1838 à 1868. Leur intérêt réside dans ce qu’ils peuvent nous apprendre sur les relations que les chefs maoris de Nouvelle-Zélande ont nouées avec l’évêque catholique. Après avoir tenté de retrouver le contexte de leurs échanges, il apparaît que ces objets-témoins présentent une histoire riche au cours de laquelle ils se sont chargés de sens très différents en fonction de leurs propriétaires et de leurs usages. Objets prestigieux et dons faits à l’évêque, ils racontent aujourd’hui une part des relations établies entre les chefs maoris et celui que ces derniers qualifiaient de tino rangatira tapu (chef sacré du plus haut rang). Mots clés : Nouvelle-Zélande - Mgr Jean-Baptiste Pompallier - Maoris - Œuvres pontificales missionnaires - musée de la Propagation de la Foi - objet-témoin - cadeaux - anthropologie The Pontifical Mission Societies in Lyon stores Oceanian objects having belonged to Mgr Jean-Baptiste Pompallier, vicar apostolic in New Zealand from 1838 to 1868. Their interest lies in what they can tell us about relationships developed between Maori chiefs and the Catholic bishop. After having tried to find the context of their exchanges, it appears that these objects testify of a rich history in which they have very different meanings depending on their uses and their owners. These prestigious objects and gifts made to the bishop keep nowadays the mana of the one who was the tino-rangatira tapu with powerful mana for Maori chiefs. Keywords : New Zealand - Mgr Jean-Baptiste Pompallier - Maoris - Pontifical Mission Societies - Museum of the Propagation of the Faith - witness-object - gifts - anthropology |
Aux origines de la « collection » Pompallier du musée de la Propagation de la Foi
Essai de réinsertion des objets Pompallier dans l’histoire de vie de l’évêque
Objets-témoins de rencontres entre l’Epikopo Jean-Baptiste Pompallier et les rangatira maoris
Il existe une importante collection d’objets rassemblés par les missionnaires conservée par les Œuvres pontificales missionnaires (ancien musée de la Propagation de la Foi) 1, aujourd’hui en dépôt au musée des Confluences à Lyon. Parmi ces objets, une douzaine est attribuée à Mgr Pompallier 2 (Fig. 1), premier vicaire apostolique de l’Océanie occidentale, un vicariat qui s’étendait des îles Wallis et Futuna, au nord, à la Nouvelle-Zélande, au sud. À condition d’établir un dialogue entre histoire et anthropologie, ces objets-témoins peuvent nous apprendre comment les Océaniens ont perçu, à travers leur vision du monde, l’évêque catholique d’origine européenne.
Quel peut être l’intérêt de ces objets pour comprendre les relations entre Jean-Baptiste Pompallier et les peuples océaniens qu’il a rencontrés, qui lui ont demandé de venir les visiter et même les évangéliser ? Un objet de musée a-t-il quelque chose à raconter ? Autrement dit qu’est-ce qu’un objet-témoin ? « Depuis le principe établi dans les années 1930, c’est dans le contexte social de leur production matérielle que s’élabore la conception scientifique des « objets témoins » qui seront archivés au musée. » (Grognet, 2005 : 5). Dans l’optique que nous poursuivons l’objet est témoin à la fois d’une signification dans sa culture et de celle qu’il confère, dans l’acte du don, à celui qui le reçoit. Sur le plan de l’heuristique, les objets-témoins deviennent des « pièces à convictions » (ibid.), des sources historiques, qui parlent des relations entre chefs océaniens et l’évêque français. Une des principales difficultés est de pouvoir appréhender un objet qui a perdu sa première identité, celle que lui assignait la culture qui l’a façonné. Dans le musée, il devient objet d’art, objet esthétique et, s’il apparaît comme le miroir d’une culture, c’est insuffisant, car sorti de son contexte, il a été dépouillé de son identité d’origine. Réintroduire l’objet dans son histoire, c’est le mettre en mouvement, c’est lui rendre une part au moins de son identité, à travers son parcours singulier, afin de restituer, dans la mesure du possible, la ou les significations historiques et symboliques dont il est porteur. Une deuxième difficulté, corollaire de la précédente, est de retrouver la trace de ces objets dans l’histoire dont ils font partie. Cela signifie recourir aux cartels des musées et interroger les archives missionnaires. Bien souvent, c’est une terrible déception car il n’existe aucune mention ou description de ces objets. Dans le cas de Mgr Pompallier, premier vicaire apostolique de l’Océanie occidentale, nous avons pu retrouver la trace de plusieurs d’entre eux grâce aux cartels et aux sources écrites, ce qui a facilité notre enquête. En effet, d’objet-témoin d’une culture qui l’a fabriqué, il se transforme en objet-médiateur, c’est-à-dire un objet chargé d’une histoire unique, celle de son échange. Afin de leur rendre une partie de leurs sens, l’historien doit impérativement recourir à l’anthropologie culturelle qui nous conduit aux « intentionnalités 3 » mêlées, constitutives de leur identité. Ces objets ont donc un rôle incontournable dans l’apport d’informations sur « les relations interculturelles et les processus historiques » (Hooper, 2008). Les artefacts que nous avons à étudier prennent une valeur sémiotique, dans le sens où ils existent parce qu’ils sont mis en relation avec un sujet. Manipulé par deux – ou plusieurs – sujets, l’artefact devient un médiateur chargé d’une histoire, celle de l’échange. Ce qui place l’objet en question en situation de source historique et de témoin du passé. Même si les circonstances de l’échange ne sont pas éclaircies car l’objet, de par sa nature, nous révèle quelque chose de l’échange qu’il faut tenter de restituer. Nous proposons trois axes d’étude. Le premier se situe au plan des origines de la collection Pompallier dans son contexte muséal ; le deuxième axe consiste à replacer les objets de cette collection dans l’histoire des contacts entre l’évêque et les populations maories ; et le dernier point est celui de la recontextualisation des objets-témoins dans leur culture. Il s’agit d’en saisir les diverses significations, lesquelles nous donneront les clés nécessaires pour atteindre le ou les sens profonds de ces échanges d’objet ainsi que les perceptions que les donateurs avaient de Mgr Pompallier.
Aux origines de la « collection » Pompallier du musée de la Propagation de la Foi Avant de tenter de saisir la portée historique de la « collection des objets océaniens » de Mgr Pompallier, il faut en déterminer sa composition et repérer l’ensemble des détenteurs de ces objets. Le Catalogue des reliques et collections de l’œuvre édité par le Conseil de l’œuvre de la Propagation de la Foi 4 enregistre treize objets-témoins ayant été donnés au vicaire apostolique de l’Océanie occidentale comme l’indique ce tableau analytique élaboré par le Conseil 5 :
Concernant cette « collection », il faut noter trois difficultés : la diversité des détenteurs des objets de Mgr Pompallier, la dispersion géographique de ces objets et la disparition de certains d’entre eux. Une lettre de l’évêque, du 14 février 1843, fait état d’un ensemble d’objets qu’il envoie dans une caisse aux Messieurs du Conseil de l’œuvre à Lyon 6, à qui il demande de prendre soin des « objets d’industrie du peuple des missions 7. » Aucune mention des objets dans la lettre. On ne sait pas s’il en avait dressé une liste explicative. En revanche, en date du 9 septembre 1846, il annonce aux membres lyonnais du Conseil central de l’Œuvre, l’envoi de caisses d’objets pour le musée contenant des échantillons d’arbres, de graines, le manteau en poils de chien du grand chef Kawiti, des oiseaux et différents autres objets de musée 8. Cependant, le manteau de Kawiti semble avoir disparu, à moins qu’il corresponde à l’objet répertorié au n° 314 du Catalogue de la Propagation avec le cartel suivant : « Un grand MANTEAU à longs poils, imitant une peau d'ours blanc (Nouvelle-Zélande) ; (Don des RR. PP. Maristes). » En tout état de cause, le manteau en question est absent de la collection. Selon Claire Brizon, « il est fort probable en effet qu'une pièce en peau n’ait pas résisté soit au voyage, soit aux mauvaises conditions d'exposition ou de conservation en réserve. D'ailleurs, la collection de l'Œuvre ne conserve pas, aujourd'hui pour l'Océanie, d'autres pièces comprenant de la peau ou encore des plumes » (Brizon, 2011). Afin de mieux visualiser cette dispersion géographique des objets envoyés par Mgr Pompallier, nous avons dressé le tableau suivant :
Ainsi, la dispersion géographique rend la notion de collection plutôt floue. À cette difficulté, vient s’ajouter la diversité des possesseurs d’objets ayant appartenu à l’évêque de Nouvelle-Zélande. Dans un courrier, Mgr Pompallier mentionne qu’il « vient d’envoyer à la propagation de la foi, à la cour de France et au Saint Père le Pape bien des objets de musée. Il y en a pour la maison de la Société à Lyon, pour Mgr l’archevêque de Lyon et Mgr de Belley 9. » L’évêque a fait de nombreux dons à différentes personnes et institutions, outre le musée de la Propagation de la Foi, au pape Grégoire XVI, au cardinal archevêque de Lyon Mgr Louis de Bonald, à Mgr Alexandre Devie, évêque de Belley, au noviciat de la Favorite. La liste des bénéficiaires des dons de l’évêque peut fort bien être plus longue. Par ailleurs, on peut s’étonner de ce que le musée d’ethnographie de Genève possède une partie du tissu d’écorce – tape – du Lavelua (ou roi) de Wallis, donné par l’Abbé Fort, et dont l’autre morceau se trouve au musée de la Propagation de la Foi. Reste un objet qui n’apparaît pas dans le catalogue de la Propagation de la Foi, mais qui se trouve, comme le montre le tableau ci-dessus, au Bristol City Museum. Il s’agit du peigne de guerre du chef maori Hongi-Hika (voir infra), dont le parcours est loin d’être élucidé. Enfin, nous savons par certaines lettres de Mgr Pompallier qu’il a reçues, jusqu’en 1846, à titre de cadeaux, des objets qui ne nous sont pas parvenus. Toutes ces interrogations posent finalement la question épistémologique de savoir ce qu’est réellement « la collection Pompallier ». Eparpillée entre diverses personnalités et institutions, faut-il vraiment parler d’une collection au sens propre du terme ? Il est en tout cas assez clair que Mgr Pompallier n’a jamais eu l’idée de rassembler une collection à des fins ethnographiques, auquel cas seul le musée de l’œuvre aurait bénéficié des objets qui étaient en sa possession. L’intérêt de cette « collection » ne réside donc pas dans l’origine de sa constitution, mais bien dans l’histoire particulière des objets qui la composent et ce qu’ils peuvent nous dire des rencontres entre l’évêque Jean-Baptiste Pompallier avec les chefs polynésiens. À cette fin, il faut pouvoir réintroduire ces objets-témoins dans l’histoire de l’évêque. Les cartels du musée forment déjà une première source. Ils accompagnent l’étiquetage des objets, rédigé par l'équipe de la propagation de la foi, soit à l'arrivée des pièces, soit lors de l'ouverture du musée de la propagation de la foi, et très probablement à partir des informations consignées dans les courriers. Véritables cartes d’identité, ces étiquettes permettent donc d’amorcer le « retour » de l’objet-témoin dans la dimension historique. En partant des diverses sources relatives à ces artefacts nous avons élaboré le tableau synthétique suivant :
Nous remarquons qu’il est presque impossible de connaître les circonstances des échanges de certains objets, et leur recontextualisation s’en trouve limitée au temps et au lieu. Heureusement, pour la plupart d’entre eux, nous connaissons les donateurs d’origine avec leur nom. En s’appuyant sur ces indications précises, nous avons tenté d’opérer un recoupement avec les écrits de Mgr Pompallier, en cherchant, par exemple, les informations contenues dans celles de ses lettres qui accompagnaient les envois d’objets. Le résultat reste mitigé, dans le sens où la reconstruction de leur histoire a pu être réalisée indirectement et par déduction, laissant des zones d’ombre sur les circonstances précises de ces échanges entre l’évêque et les habitants de certaines îles. Nous savons par ailleurs que, pour certains artefacts provenant des îles tropicales où règne un fort taux d’humidité, la conservation est très aléatoire. Bref, on l’aura compris, la réinsertion de ces objets dans leur propre histoire n’est pas une tâche aisée.
Essai de réinsertion des objets Pompallier dans l’histoire de vie de l’évêque L’objet-témoin hors du contexte muséal présente une identité polysémique tant il est chargé de symboles. Pris dans le contexte d’échanges singuliers, porteurs d’« intentionnalités », diverses et mêlées, de tels objets ont eu, en quelque sorte, plusieurs « vies », et ils « sont […] les meilleurs témoins des aventures qui nous les ont transmis » (Grognet, 2005). Les sources Pompallier permettent donc, pour quelques-uns de ces objets, de restituer une partie de leur « vie », de les retrouver dans un instant historique qui leur donne une dimension de témoin des rencontres impliquées. Ainsi, les artefacts que nous replaçons dans la trame de vie de l’Epikopo 10 se répartissent sur une période allant de 1837 à 1842. Fin octobre 1837, la goélette qui transportait les maristes entre dans la zone du vicariat d’Océanie occidentale. Du 24 au 28 octobre, l’évêque tente de prendre pied sur l’île de Vavau, dans l’archipel des Tonga. Le roi de l’île avait expliqué à Mgr Pompallier que les deux missionnaires protestants résidant sur son île, lui interdisaient de le recevoir. Mais les habitants de l’île lui offrent un modèle de pirogue. Après Vavau, la goélette mouille à Rotuma, le 15 novembre. Les chefs de l’île désirent voir l’évêque se fixer chez eux. L’évêque leur laisse entendre qu’il reviendra. Au moment de son départ, les chefs lui font porter à bord de la goélette « une belle canne en os de baleine » et un casse-tête à l’extrémité dite « en ananas » 11. Pour l’évêque, il s’agit d’un signe de confiance en l’accomplissement de sa promesse d’envoyer des prêtres (Pompallier (1850 : 69). En suivant la chronologie, nous tombons sur un peigne de cérémonie néo-zélandais, ou heru iwi, ayant appartenu à Hongi Hika 12. Né en 1772, grand chef guerrier de la tribu Nga Puhi, il était l’oncle de Hone Heke, grand chef maori, devenu protestant. En 1815, Hongi Hika, maître des régions nord et ouest de la Baie des Iles, est désireux de développer le commerce à son profit. Il établit des liens avec les Européens et protège les missionnaires de la « Church Missionary Society ». Avec les « mousquets » qu’il a achetés, il peut satisfaire ses ambitions et terroriser ses ennemis. Ses multiples guerres ont dépeuplé l’île du nord et provoqué des bouleversements aux effets durables. Blessé à la poitrine par une balle, il meurt le 3 mars 1828, à Whangaroa. Mort qui survient donc dix ans avant l’arrivée des missionnaires maristes en Nouvelle-Zélande. Son peigne de cérémonie a été sculpté sur un os de baleine avec un masque de profil dessiné « dans un style lié à la sculpture sur bois du Nord. Le dessin apparaît uniquement sur la face du peigne et de la cire rouge a été utilisée pour réaliser l'iris de l'œil. » (Palmer, 1961). Le dos cet objet porte l’inscription suivante : « Souvenir de la part de Mgr. Pompallier, Evêque de Maronée, donné à St Marie, Nouvelle Zélande, 15 Mars 1839. Peigne de guerre de Shongi [Hongi-Hika]. » Comment un tel objet, propriété d’un chef aussi prestigieux, est-il arrivé en possession de Mgr Pompallier ? Difficile de le savoir. Selon J. B. Palmer, directeur du Fiji museum et co-directeur du Journal of the Polynesian Society : « Les raisons qui ont permis à Monseigneur Pompallier d'entrer en possession de ce peigne demeurent du domaine des spéculations […] Hongi-Hika, quoique le principal persécuteur de ses concitoyens, fit preuve de sollicitude envers les missionnaires, et il n'est pas improbable que l'évêque Pompallier ait reçu le peigne d'un prêtre qui avait connu Hongi-Hika. Le St Marie de l'inscription réfère à la goélette carrée Atlas achetée par l'évêque et rebaptisée Sainte Marie 13. » Mais cette explication ne tient pas : Hongi-Hika était protestant et aucun prêtre catholique n’était présent en Nouvelle-Zélande avant Mgr Pompallier. Or, Hongi-Hika est mort en 1828 et les catholiques n’arrivent qu’en 1838. Autre difficulté : en 1839, l’évêque ne possède pas encore sa propre goélette la Santa Maria. Personne en réalité ne sait comment il est arrivé dans la collection du Bristol. L’hypothèse la plus probable est que le peigne a été transmis à un descendant de Hongi Hika qui en fait don à l’évêque pour des raisons qui, pour le moment, nous restent inconnues 14. On peut penser, hypothèse probable, à son neveu Hone-Heke qui respectait et admirait l’évêque catholique, et avec qui il avait été souvent en relation. Le don suivant est une pierre polie vert sombre en néphrite que l’on associe aux herminettes en bois, outils servant à travailler le bois. Cette pierre a été donnée à l’évêque par Rewa, grand chef maori de la Baie des îles et ami de Mgr Pompallier, un des premiers convertis au catholicisme. Cependant, elle n’est pas datée et nous oblige à recourir aux hypothèses. Au cours de l’année 1839, l’évêque guérit Beata, la fille de Rewa, alors très malade. Rewa voue une reconnaissance et une admiration sans faille à « Epikopo ». Est-ce à cette occasion qu’il lui fait don de cette lame en néphrite ? Il faut préciser que cette lame est très incomplète et le polissage peu soigné à son extrémité. Nous arrivons aux objets qui se situent dans la période de la tournée pastorale sur la Santa Maria, laquelle se déroule de fin 1841 à l’été 1842. Trois tapa ou tissus d’écorce de cette époque nous sont parvenus. Il s’agit d’un textile non tissé 15, que l’on trouve partout en Polynésie, ainsi que dans quelques îles de Mélanésie. Suite à l’assassinat, à Futuna, du missionnaire Pierre Chanel par un proche du roi, Mgr Pompallier avait fait voile vers les îles de son vicariat. A son arrivée dans les îles, il trouve les habitants, effrayés par d’éventuelles représailles, en voie de conversion rapide et il n’y a plus qu’à les baptiser avec leurs souverains. Ainsi, le lundi 23 mai 1842, à Wallis, a lieu le baptême, en grande pompe, du Lavelua (roi en Wallisien), de ses femmes, du Kivalu (grand chef wallisien, 2ème personnage coutumier après le roi, appelé aujourd’hui « 1er ministre ») et de quelques catéchumènes. Après la messe, un grand kava est offert. Le jour même, l’évêque a reçu le tapa 16 du roi désormais nommé Soane-Patita Vaimu’a 17 qui s'en était habillé et en avait entouré le siège cérémoniel à son baptême. Le Kivalu lui offre aussi son tapa. Un appuie-nuque du roi de Wallis fait également partie des présents. Reste le sac offert par Stéphana, nièce de Gabriel, grand chef de Wallis. Les contenants en vannerie sont essentiellement tressés par les femmes, leur qualité varie en fonction des îles et des fibres végétales employées à cet effet. Peu après, à Futuna, l’évêque baptise le nouveau roi, Petelo, qui offre à l’évêque son tapa. Le vicaire apostolique fait étape à Fidji, d’où il rapporte deux objets. Les habitants d'Oneata 18 lui offrent une canne. Celle-ci peut être soit une parure d'apparat utilisée à l'occasion des cérémonies soit un bâton de marche. Mgr Pompallier n’en parle pas dans ses écrits. Il était alors accompagné du Lavelua de Wallis et de Wallisiens qui voulaient propager le catholicisme dans cette île. Ce présent manifeste-t-il, comme l’écrit l’évêque, la reconnaissance des habitants de voir une mission s’installer avec le catéchiste Mosese ? Difficile de le savoir. Enfin, dans l’une des principales îles Fidji, à Lakeba, des habitants, très probablement des chefs, lui remettent une perruque ou coiffe en cheveux humains. Nous allons maintenant nous intéresser aux objets dont parle le vicaire apostolique mais qui ne sont pas parvenus jusqu’à nous. Après 1842, un objet apparaît dans les écrits du vicaire apostolique : le manteau en peau de chien de Kawiti. Nommés kahu kuri, ces manteaux sont fabriqués à partir de bandes de peau de chien attachés avec des poils de chien. La technique de tissage pukupuku permet de fabriquer ce vêtement prestigieux. Au cours de la première guerre maorie, à Kororareka le 12 mars 1845, Mgr Pompallier avait obtenu la restitution d’objets volés après s’être plaint auprès du chef. Celui-ci fait afficher un « rahui » (un avis) sur l’établissement de l’évêque, afin de le faire respecter par tous en indiquant le caractère tapu (sacré), inviolable du lieu. Hone Heke lui fait don par la même occasion de son manteau qu’il a porté au cours de combats. La veille, son ami et allié Kawiti, avait fait un don identique à l’évêque. Nous savons donc qu’au cours des huit premières années, ces objets-témoins ont tous été offerts à l’Epikopo et qu’ils sont les témoins des rencontres, des échanges qu’il a noués avec la population maorie. Témoins aussi de l’admiration et reconnaissance que lui vouait le peuple maori dans son ensemble. De leurs créateurs aux premiers propriétaires, ils s’étaient enrichis de sens nouveaux liés aux usages, aux rites auxquels ils étaient associés ainsi qu’à leur transmission familiale et clanique. Dans l’échange avec l’Epikopo, ils acquièrent une signification et un prestige supplémentaires. Nous allons maintenant tenter de déchiffrer ce que disent ces objets échangés des relations entre le vicaire apostolique et les peuples océaniens avec qui il avait été en relation.
Objets-témoins de rencontres entre l’Epikopo Jean-Baptiste Pompallier et les rangatira maoris Pour beaucoup de ces objets, nous possédons leur contexte d’acquisition. Il s’agit de dons d’objets prestigieux presque toujours liés à la fonction de chef. En ce sens, ils sont porteurs de messages et de symboles qui peuvent nous éclairer sur la perception que les Polynésiens avaient de Mgr Pompallier, sur le regard qu’ils portaient sur l’évêque catholique. Cependant, avant d’en arriver là, il faut recourir à l’histoire afin d’apprendre ce qu’ont dit de nombreux chefs polynésiens sur l’Epikopo et de quelle manière, ce dernier survit dans la mémoire des Polynésiens. Les sources historiques nous apprennent que le chef maori, Waiata, avait déclaré à propos de l’Epikopo que : « C’est celui-là qui est un rangatira (chef), les autres rangatira ne sont rien en comparaison de celui-là. C’est le tino rangatira 19. » Le terme « tino » utilisé comme adjectif ou adverbe signifie « très » mais utilisé comme nom, il signifie « essence » ou « quintessence », ce qui donne à l’expression tino rangatira le sens de « chef par essence du plus haut rang ». C’est un sens très proche de l’expression tongienne sino’i ‘eiki, qui signifie « chef dans le corps » et qui désignait autrefois les chefs du plus haut rang, ceux qui, en raison de leur proximité généalogique avec le chef suprême, le Tu’i Tonga, étaient censés « de même essence » que ce dernier, autrement dit identique par essence aux ancêtres divinisés et aux dieux. Il faut en déduire que cette qualité, cette « essence » était reconnue par les chefs maoris en Mgr Pompallier (Douaire-Marsaudon, 2002). Lors d’une visite de Mgr Pompallier à Tongatapu, île principale de l’archipel tongien, pour implanter l’Eglise et laisser le père Chevron, l’un des chefs de l’île, Vaia, déclare au cours de la cérémonie du kava 20 « qu’il n’a encore jamais reçu dans l’île d’aussi grand seigneur qu’Epikopo 21. » Pompallier, en tant qu’évêque, grand chef de sa religion, et envoyé du pape, était donc identifié comme un tino rangatira à la mode polynésienne, autrement dit comme un chef équivalent aux chefs maori du plus haut rang, censés descendre des divinités ancestrales. Dans un lieu particulièrement sacré, le marae 22 d’Otara en Nouvelle-Zélande, il existe une statue de l’Epikopo Pompallier, sculptée par des Maoris selon les canons de la statuaire néo-zélandaise (Fig. 2). La croix au-dessus de la statue permet d’identifier l’Epikopo catholique, mais, plus important, il est sculpté avec les tatouages maoris – le moko – sur le visage et les cuisses, comme les chefs néo-zélandais, signe de sa haute lignée. Le corps est le réceptacle de l’essence de sa personne qui l’identifie au corps et à la personne d’un chef maori. Pour les Maoris d’hier et d’aujourd’hui, cette sculpture raconte l’histoire d’un ancêtre spirituel commun. Pompallier a été ancestralisé, intégré dans la culture maorie et exposé en permanence, dans un lieu public. Lorsqu’en 2002, le Hikoi 23 maori passe par la maraei d’Otara, un korowai, le manteau par excellence du rangatira est déposé sur ses épaules. La signification est claire : l’Epikopo était considéré comme l’équivalent d’un chef maori du plus haut rang.
Cependant, disposons-nous de sources qui nous renseigneraient sur les attributs d’un tel chef, comme aucun n’a existé depuis pour les Maoris ? C’est là que nous retournons à la collection d’objets. En s’en tenant au plan historique, tous ces dons sont des objets prestigieux offerts, dans leur quasi-totalité, par des chefs de tribus ou en maori, des rangatira d’iwi (tribu). En première analyse, ils symbolisent les rencontres, le désir de se revoir, de renforcer les contacts et de remercier l’Epikopo pour ses bienfaits et parce que les chefs s’estiment redevables envers l’évêque. Nous pouvons supposer que dans ce cas, l’échange relève de la coutume du don et du contre-don. Cependant, nous restons en surface, nous paraphrasons Mgr Pompallier qui perçoit ses objets comme des pactes d’alliance et de la reconnaissance. Ce qui est vrai, mais insuffisant, d’où la nécessité d’interroger les objets-témoins. Interroger les objets eux-mêmes signifie tenter de connaître leurs possesseurs naturels et la signification qu’ils attribuaient à ces objets : valeur d’échange, symbolique sociale et religieuse. Or, nous avons six objets-témoins de prestige dont il faut scruter les symboliques dans leur contexte d’origine : le heru iwi (peigne d’ornement), le toki pounamu (lame d’herminette en pierre de néphrite verte), les tapa (vêtements de cérémonie), l’appuie-tête, l’ulucavu ou ulumate (perruque ou coiffe), le kuri kahu (manteau en peau de chien). Le heru iwi, peigne d’ornement est un objet personnel qui indiquait le rang de son propriétaire. Celui de Hongi Hika est une belle réalisation qui a orné les coiffures du grand chef maori, devenu protestant. Si nous ne savons pas dans quel contexte Pompallier l’a reçu en cadeau ou don, nous pouvons émettre des hypothèses. Un tel artefact possédant le mana du Hongi-Hika, n’a pu être donné que par un de ses descendants qui a jugé que le mana de l’Epikopo était d’une essence équivalente à son propre mana ancestral. Nous pensons à Honé Héké, neveu de Hongi Hika, car comme nous l’avons dit plus haut, il a côtoyé l’Epikopo et il le respectait. Chez les Maoris, à la mort d’un grand rangatira son mana intégrait ses objets. Là, il s’agit de tenter de capter le mana de l’évêque, de le « faire sien », donc de l’intégrer à sa généalogie. Faire cadeau d’une lame d’herminette, ou toki pounamu (Fig. 3), peut sembler étrange. Détachée du manche en bois qui constituait donc l’herminette, cette pierre est semi-précieuse. Le toki pounamu est le lien avec les ancêtres et fait partie de la généalogie des chefs de la tribu, du trésor familial (taonga) qui se transmettait 24 dans la famille du chef, du rangatira car elle possède elle-même le mana des ancêtres. Il semble donc que lorsqu’un tel taonga familial est donné à l’évêque, c’est à la fois en échange des bienfaits que lui apporte le mana du missionnaire, et pour l’intégrer à sa généalogie. L’Epikopo devient un rangatira de la tribu de Rewa, le fameux chef catholique de la Baie des îles.
Les tapa sont des vêtements traditionnels qui ont une valeur d’échange entre les habitants des villages et des îles. Ils « constituent en quelque sorte la richesse des femmes que celles-ci mettent à la disposition de leur propre communauté pour sa reproduction. » (Bataille-Benguigui, 2004). Ces tapa « figurent dans toutes les occasions et prestations cérémonielles : rites de passage, mariages, deuils, compensations, dettes de morales, allégeances aux chefs ou à la famille royale, comme aux îles Tonga. » (Bataille-Benguigui, 2009). Leurs diverses fonctions rituelles étaient au cœur du fonctionnement des relations sociales. Les tapa servaient d’objets de réconciliation lors de cérémonies sacrées et, comme parures, ils témoignaient du rang élevé d'un chef ou d’un roi. Le baptême tardif du Lavelua de Wallis avait entraîné des tensions entre les missionnaires ; aussi le don de son tapa à l’évêque devenait un témoignage public de sa réconciliation avec les missionnaires catholiques. Le même roi avait offert aussi à l’évêque son appuie-tête (Fig. 4) qui lui servait d’oreiller, signe de sa haute appartenance sociale et de son aisance (Lavondès, 1994). Cet objet recouvre diverses fonctions. Il soutient la tête, isole du sol tout en permettant une circulation d’air autour du cou, protège une coiffure élaborée, favorise la venue des rêves, lieu privilégié des intercessions entre le monde des vivants, des morts, et des esprits. Donc un objet tapu, sacré, réservé aux chefs « descendants » des dieux.
C’est à la même période que l’évêque a reçu une natte fine de Stephana, nièce d’un chef wallisien (Fig. 5). Symbole d’un groupe, objet de rituel funéraire ou autre, la natte est un objet sacré qui résume toute une généalogie, « elle proclame la valeur ancestrale accumulée du groupe donateur (Tcherkezoff, 2003) » ou encore le mana du groupe.
Un autre cadeau plus que surprenant est la perruque d’une île Fidji (Fig. 6). Pour Stéphanie Caffarel : « Le port de perruques par les hommes fidjiens est mentionné par la plupart des navigateurs et missionnaires de passage à Fidji jusque dans les années 1840. Ce qui était porté sur la tête à Fidji n’était jamais anodin et toujours un symbole de prestige, voire de rang. Elle est considérée comme la partie la plus importante du corps et le siège du mana (qui à Fidji désigne aussi bien le pouvoir surnaturel de chacun, comme dans le reste de la Polynésie, que, plus généralement, une notion d’efficacité ). » (Leclerc-Caffarel, 2013). Les perruques étaient désignées par les mots ulucavu (tête ornée) ou ulumate (tête malade ou aussi tête morte). Toujours selon Stéphanie Caffarel : « Elles étaient portées par les hommes chauves ou qui avaient dû se raser la tête en signe de soumission, de respect ou pour des raisons rituelles. Se raser la tête faisait partie, par exemple, des sacrifices qui marquaient le deuil, en particulier celui d’un parent ou d’un chef. C’était aussi une humiliation qui pouvait être infligée au perdant d’une guerre en signe de soumission. Les Fidjiens prenaient un soin jaloux de leur coiffure, emblème de prestige, de rang et du niveau d’initiation de l’individu. » (Idem). Il s’agit d’un attribut de beauté ainsi qu’un signe de bravoure pour les guerriers valeureux et les chefs (Clunie, 1982).
Il reste le manteau du célèbre Kawiti, chef maori protestant. Le manteau en poil de chien avait une valeur considérable. Vêtement de prestige, sa possession permettait « immédiatement » d’identifier le propriétaire comme un rangatira ou une personne possédant du prestige et une position dans le hapu (famille) ou iwi. Ils ont souvent été échangés entre des personnes de rang lors d'importantes cérémonies confirmant à la fois le mana du donateur et de celui qui le reçoit 25. Selon la tradition orale néo-zélandaise, le kuri kahu personnifiait Irawaru, beau-frère du dieu Maui. Les kuri, (chien maori) possédaient quelquefois un nom propre et un whakapapa (généalogie) qui se transmettaient au manteau.
Le premier vicaire apostolique de l’Océanie occidentale, fondateur de l’Eglise catholique, dans quelques îles d’Océanie, a laissé des objets océaniens, qui lui ont été donnés en cadeaux par des chefs polynésiens entre 1837 et 1845. A part un petit nombre d’objets dont il a été impossible de retrouver des traces dans les diverses sources, la réintroduction de la plupart d’entre eux dans leur dimension historique a été possible. Il apparaît que Mgr Pompallier n’a pas eu l’intention de constituer, à des fins de curiosité culturelle, une collection au sens ethnographique du terme, comme le montre la dispersion géographique des objets à travers les dons qu’il en a fait. C’est davantage à travers l’histoire de l’évêque qu’ils peuvent prendre leur véritable sens. Rappelons, tout d’abord, que ces cadeaux ont tous été, à quelques exceptions près, le fait de grands chefs maoris chrétiens et non-chrétiens. Ces objets, médiateurs des relations entre des cultures différentes, matérialisent les diverses rencontres qui se sont déroulées au cours des voyages pastoraux du vicaire apostolique. Objets transitionnels, leur rôle est essentiel dans l’acte de l’échange. Dans ce mouvement entre diverses altérités, ils prennent le sens d’un « pacte d’alliance » qui se « grave » dans la matière pour toujours. Leur sacralité, ou si l’on préfère leur mana et donc leur caractère tapu, se sont enrichis. Résumons, maintenant, l’ensemble du message dont sont porteurs ces dons d’objets précieux : marqueurs du rang social du chef mais aussi de celui qui reçoit le don ; reconnaissance du haut rang du donataire ; reconnaissance de son mana ; invitation à partager quelque chose de l’identité des groupes et des personnes actrices de l’échange. On peut faire l’hypothèse que se trouvait aussi en jeu une tentative des chefs polynésiens pour capter le mana du grand chef catholique. Appartenant à de célèbres rangatira, ces objets sont porteurs du mana de leurs ancêtres, ils ont une signification religieuse en tant qu’objets-liens entre le monde des dieux, des ancêtres et celui des vivants. Ils matérialisent le continuum qui fait que le monde des esprits, des dieux et celui des vivants interagissent continuellement entre eux. Taonga familiaux, ils portent en eux tout un wakapapa, toute une généalogie qui relie aux dieux polynésiens. Sans ces objets-témoins, nous ne saurions que bien peu de choses de la dimension profonde des relations qui s’étaient nouées entre les chefs maoris et l’évêque catholique. Il n’est pas douteux que Jean-Baptiste Pompallier, premier évêque des Maoris, ait résumé en sa personne tous les plus hauts attributs sociaux, politiques et religieux qui caractérisaient un rangatira dans l’univers culturel du peuple maori. Intégré à ce titre au monde maori, l’Epikopo est considéré aujourd’hui comme leur ancêtre spirituel. Bref, si l’on traduit le « langage » des objets-témoins l’Epikopo Katorika Romana, Hoane Papita Pomparie était perçu comme un Tino-rangatira tapu au puissant mana.
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Yannick Essertel |
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