Remarques sur les herminettes de la panoplie océanienne du musée d’Abbeville

 

Remarks on the adzes in the Oceanian panoply of the Abbeville museum

 

  • Nicolas Py

 

 


Résumé / Abstract


Le musée Boucher-de-Perthes à Abbeville conserve et expose une panoplie océanienne, assemblage ethnographique représentatif, dans laquelle se trouve deux herminettes que nous attribuons dans cette étude aux îles Carolines. À cette occasion, nous proposons quelques éléments formels significatifs des herminettes de Micronésie (particulièrement celles de l’archipel des Carolines) à partir de corpus d’objets croisés.

Mots clés : Micronésie - histoire des collections - herminette - attribution - Musée Boucher-de-Perthe - Abbeville.

The Boucher-de-Perthes museum in Abbeville preserves and exhibits a panoply of Oceanian ethnographic artifacts. In this study we attribute two adzes to the Caroline Islands. Here, we propose some significant formal features of the adzes of Micronesia (particularly those of the Caroline archipelago) from the cross-corpora of relevant artifacts.

Keywords: Micronesia - history of collections - adze - attribution - Musée Boucher de Perthe - Abbeville.

 

 


Plan


Introduction

Réattribution

Appui sur des corpus comparatifs

Quelques éléments typologiques des herminettes de Micronésie

Conclusion

Bibliographie

 


Texte intégral


 

 

Introduction

Les attributions d'objets en musée réservent parfois des surprises : il arrive qu'un objet bien identifié se retrouve, pour des raisons diverses, avec une attribution erronée. Un exemple nous est donné avec les deux herminettes de la panoplie océanienne du musée Boucher-de-Perthes à Abbeville.

Une panoplie est une présentation muséographique courante de la fin du 19e siècle et de la première moitié du 20e siècle, particulièrement au sein des premiers musées ethnographiques. Elle consiste en un assemblage, souvent hétéroclite (comprendre aux origines différentes), de pièces ethnologiques caractéristiques ; l’objectif est panoptique et édificateur avec un très fort aspect esthétique, au point de primer sur le propos scientifique dans la mise en scène des objets 1. La panoplie océanienne présentée à Abbeville est une pièce unique, témoin d’une époque et d’une pensée de l’ethnographie 2. Elle se compose de 54 objets donnés par Louis Charles Nicolas Lefébure de Cerisy (1789-1864) 3, ingénieur naval. Si plusieurs doutes subsistent sur sa composition 4 et sa présentation, il reste admis que Lefébure de Cerisy en est bien à l’origine. Par son métier, l’ingénieur naval est lié à plusieurs des grandes expéditions autour du monde lancées durant la Restauration, celle de Louis Isidore Duperrey (1786-1825) en 1822-1825 et celles de Jules Sébastien César Dumont d’Urville (1790-1842) en 1826-1829 et 1837-1840. C’est vraisemblablement par cette entremise que Lefébure de Cerisy rassemble une collection d’objets océaniens qu’il lègue ensuite au musée de sa ville natale.

Menant des recherches sur les objets provenant de l’aire dite de « Micronésie » conservés dans les collections publiques (Py, 2019a, 2019b, 2021), c’est très agréablement que nous avons pu prendre connaissance des pièces collectées dans les îles Carolines trônant dans la panoplie exposée à Abbeville. Un détail a attiré notre attention : deux herminettes (1201.02 et .03) (Fig. 1) présentées comme polynésiennes mais dont les caractéristiques formelles, nous le verrons, les rattachent nécessairement à la Micronésie et particulièrement à l’archipel des Carolines.


Fig. 1. Herminette de la panoplie océanienne © Ville d'Abbeville, musée Boucher-de-Perthes.

 

Réattribution

L’herminette consiste en une lame sur un manche de bois et actionnée par une percussion lancée. La distinction avec la hache tient à l’orientation de la lame par rapport au manche : si elle lui est perpendiculaire, c’est une herminette, si elle lui est parallèle c’est une hache (Hermann, 2020 : 718). Toutefois, en Océanie les deux usages se recoupent. C’est pourquoi, l’herminette constitue vraisemblablement l’outil par excellence des sociétés océaniennes : son importance dépasse le domaine pratique au point de s’étendre au domaine symbolique (Hermann, 2020 : 718 ; Orliac, 1997 : 84-86).

Celles d’Abbeville appartiennent bien à la catégorie « herminette » précisément, en empruntant notre vocabulaire technique à José Garanger (1972), aux « herminettes emmanchées » car elles sont complètes : leurs lames sont perpendiculaires au manche, taillées dans un coquillage, vraisemblablement du tridacne (Tridacna sp.), et elles sont ligaturées pour être solidement maintenues.

La fiche d’inventaire précise pour l’une d’elle (1201.03) la présence d’une ancienne étiquette écrite à l’encre. L’inscription reportée indique « Oualan ». Ce toponyme désigne l’île de Kosrae (aussi connue dans une ancienne orthographe, « Kusaie »). Cette indication ramène géographiquement les deux herminettes au sein de l’aire micronésienne et écarte une origine polynésienne comme l’indique le cartel actuel (nous ignorons d'où provient l'erreur d'attribution). Si cet indice, provenant directement de l’objet, peut effectivement servir à réattribuer la provenance, il ne nous apparaît pas néanmoins comme une preuve suffisante. Nous voudrions dans la suite de cet article exposer d’autres éléments qui nous permettront de conforter cette hypothèse quant à la collecte et d’établir des caractéristiques formelles manifestes des herminettes de Micronésie, plus précisément provenant des îles Carolines, et donc aider à mieux les identifier.

Notre premier indice est double et se trouve dans deux planches d’illustrations (n° 51 et n° 55) (Fig. 2a & b) du récit de voyage de Duperrey, paru de 1826 à 1830.


Fig. 2a et b. Planches 51 (a) et 55 (b), voyage de Duperey © Domaine public.

La première planche montre un cercle d’Insulaires, scène prétexte à montrer leurs tatouages et ornements corporels. L’un d’eux, sur la gauche de l’image, tient fermement en main droite une herminette dont la forme est immédiatement reconnaissable et est en tout point semblable à celles du musée Boucher-de-Perthes (voir Fig. 1). La seconde planche d’un style plus taxinomique présente un ensemble d’outils et de bijoux : une herminette, en haut à gauche de l’image, fait partie de ustensiles représentés. Là encore, l’objet illustré est similaire à celles d’Abbeville. Point important, les deux planches illustrent la culture matérielle de l’île de Kosrae, mentionnée en légende sous son ancien nom « Oualan ». Indéniablement, les deux herminettes conservés à Abbeville proviennent de cette île des Carolines. Ajoutons que Isidore Duperrey aborde l’actuelle Kosrae durant son expédition de 1822-1825 (Taillemite, 1999 : 504) et en rapporte objets et observations ethnographiques – dont les planches citées constituent un des éléments du compte-rendu qu’il fait publier. Le récit de l’expédition précise que la relâche a duré du 5 au 15 juin 1824 (Duperrey, 1826-1830 : 423), offrant donc une période assez longue pour collecter des objets. Il est donc très vraisemblable que ces deux objets aient été collectés à Kosrae, rapportés par le navigateur français et enfin donnés à Lefébure de Cerisy, bienfaiteur de sa ville natale.

Appui sur des corpus comparatifs

Pour autant, cette erreur d’attribution peut-elle s’expliquer par une confusion avec les herminettes d’autres îles océaniennes ?

Cela semble difficile car comme l’explique Michel Orliac : « depuis sa forme générale jusqu’au détail du laçage de sa ligature en passant par la géométrie de la section de sa lame, l’outil le plus important des sociétés océaniennes exprime, l’identité du groupe qui l’a conçu ; sa morphologie permet de le localiser sans ambiguïté dans sa région d’origine » (1997 : 85).

Aussi nous nous proposons de comparer les herminettes conservées à Abbeville avec un corpus plus large du même outil avec des provenances océaniennes variées. Par cette méthode, nous devrions confirmer (ou peut-être infirmer) l’appartenance à l’aire micronésienne de ces outils. Toutefois, pour ne pas allonger cet article en un catalogue inutile, nous circonscrivons notre propos à quelques cultures matérielles insulaires5 emblématiques du Pacifique Sud : Kanaky/Nouvelle-Calédonie (Fig. 3), Fidji (Fig. 4), Tahiti (Fig. 5) et îles Carolines (Fig. 6a & b) 6. Pour chaque exemplaire retenu, nous confronterons les points d’intérêt soulignés par M. Orliac, à savoir la forme du manche, le laçage, la forme de la lame, auxquels nous ajoutons l’emmanchement et le matériau de la lame. Sur ce dernier point, en effet, il est important d’avoir en tête que l’outillage lithique est pratiquement inexistant en Micronésie (Athens, 1981 ; Ayres & Mauricio, 1987) : aussi l’emploi de pierre ou de coquillage constitue déjà un indice important.


Fig. 3. Herminette kanak ( 2016-09-0-051) © Musée d’Allard, Montbrison.


Fig. 4. Herminette fidjienne ‘‘Matau ni ivi’’ (892.14.493), musée Crozatier © Luc Olivier.


Fig. 5. Herminette tahitienne (‘‘To’i’’), dite Herminette de Bougainville (840.78), musée Crozatier © Luc Olivier.


Fig. 6. Herminette des îles Carolines (990.2.1467) © Musée d'Histoire Naturelle de Lille.

La comparaison entre l’herminette kanak et ses homologues d’Abbeville exclut immédiatement toute appartenance de ces dernières à l’aire culturelle autochtone de Nouvelle-Calédonie. La différence immédiatement visible est celle de la taille : le manche kanak est bref, trapu, contrairement à celui des herminettes d’Abbeville d’une longueur plus importante, leur conférant une silhouette élancée. La taille des manches entraîne un laçage différent, logiquement adapté à l’outil : de fait, celui de l’instrument kanak est unique et serré, presque rudimentaire, quand le manche de chaque outil issu de la panoplie océanienne compte deux points de laçage dont l’un enserre la lame. L’herminette de Kanaky/Nouvelle-Calédonie n’a pas besoin de ce second point de laçage car, outre la courte taille de l’objet, la lame est insérée dans le manche. Enfin le matériau des lames diffère également : pierre (possiblement, variante du jade) d’un côté, coquillage (vraisemblablement tridacne) de l’autre.

Nous obtenons un résultat légèrement différent dans la confrontation avec l’herminette fidjienne. La forme générale des manches se ressemblent, bien que l’outil provenant des Fidji soit de facture plus brute et plus raide que la forme relevée pour les herminettes du musée Boucher-de-Perthes. Le laçage marque toutefois une différence : par rapport aux éléments déjà mentionnés des herminettes d’Abbeville, le cordage de l’outil fidjien est unique et s’étend de la lame jusqu’à la moitié du manche afin d’assurer une tension suffisante pour la maintenir fermement. La lame est en pierre (sûrement du basalte) sur l’outil de Fidji et non en coquillage comme précédemment indiqué pour ses homologues conservées à Abbeville. Là encore les différences sont plus importantes que les ressemblances, ce qui permet d’exclure nettement une appartenance à l’aire culturelle fidjienne pour les herminettes qui nous occupent.

Le rapprochement avec l’herminette tahitienne offre un peu plus de similarités. Toutes deux ont un manche long mais la silhouette est différente, celle de Tahiti est droite. Dans les trois outils, la ligature de la lame est disposée au talon de celle-ci, assurant un maintien entre elle et le manche. Mais le second laçage que nous avons relevé sur les herminettes d’Abbeville n’a pas d’équivalent sur l’outil provenant de Tahiti. Autre différence notable, le matériau constituant la lame : c’est une fois encore une opposition entre pierre (basalte assurément) et coquillage. Une appartenance tahitienne, donc polynésienne, est à exclure pour les deux herminettes de la panoplie océanienne d’Abbeville.

En revanche, celle présentée à Lille et provenant des îles Carolines est en tous points comparable à celle d'Abbeville : la forme du manche, les points de ligature et la forme même du laçage. Si la patine du temps a masqué la blancheur du matériau de la lame de l’exemplaire lillois, à n’en pas douter elle doit être en coquillage comme ses homologues picards. Nous montrons, par cette série de comparaisons, que les herminettes de la panoplie océanienne du musée Boucher-de-Perthes sont bien micronésiennes, et même spécifiquement originaires des îles Carolines. L'hypothèse d’une provenance clairement identifiable à Kosrae (anciennement Oualan) reste hautement probable.

Quelques éléments typologiques des herminettes de Micronésie

Nous voudrions prolonger ce procédé de comparaison en nous concentrant exclusivement sur d’autres herminettes de Micronésie. Comme le dit M. Orliac, l’herminette en tant qu’outil central dans les cultures matérielles d’Océanie fait figure « [d’]expression de l’identité du groupe » ; aussi en ajoutant les lignes qui vont suivre notre objectif est de relever des éléments formels de reconnaissance des herminettes de Micronésie, spécifiquement attribuées à l’archipel des îles Carolines. Nous pensons que cela peut constituer une aide pour les personnels de musée.

Nous établissons notre corpus d’études à partir de références variées, dont des bases de données en ligne et des illustrations (iconographie et photographies d'objets dans les musées) que nous reproduisons ci-après. Nous renvoyons d’abord notre lectorat aux pages suivantes de l’album d’Edge-Partington (1996) : I, p. 179, fig. 1 (provenant des îles Carolines) ; II, p. 92-93, fig. 9 (originaire des Palaos 7) et 3 (attribué aux îles Carolines). Des exemplaires sont également visibles en ligne : herminette palaosienne conservée à Cambridge (1922.1095), herminette carolienne collectée par l’expédition russe de von Lütke et gardé à la Kunstkamera de Saint-Péterbourg (МАЭ № 711-294). Enfin, pour les illustrations, nous soumettons les dessins issus des travaux de terrain de l’ethnologue allemand Otto Finsch 8 (Fig. 7a & b), du compte rendu de voyage de von Lütke (Fig. 8) et les photographies d’objets du musée d’histoire naturelle de Lille (Fig. 9), du musée Auguste Grasset à Varzy (Fig. 10) 9.


Fig. 7a. Planche 37 des travaux de Otto Finsch (1893) ; en n° 238-239-240 les herminettes de Kosrae (orthographiées « Kuschai » transposition allemande de l’anglais « Kusaie ») © Domaine public.


Fig. 7b. Figure 39 extraite de la p. 539 du livre de vulgarisation de Finsch, 1893 © Domaine public.


Fig. 8. Planche 99 du compte-rendu de voyage de von Lütke, les herminettes, répertoriées comme « haches », sont notées 1-2-3 © Domaine public.


Fig. 9. Herminette des îles Carolines (990.2.1136) © Musée d'histoire naturelle de Lille.


Fig. 10. Herminette des îles Carolines (VC 85)© Musée Auguste Grasset à Varzy.

Leroi-Gourhan, dans sa célèbre somme en deux volumes sur les techniques humaines, indique au sujet de l’herminette : « C’est un des objets capitaux de l’histoire technique. […] Les deux parties intéressantes de l’herminette sont la lame et l’emmanchement ; la troisième, le manche est beaucoup moins important » (1943 : 184). Il nous apparaît aujourd'hui que le manche fournit des informations utiles pour notre travail de comparaison. En effet, ainsi que le montre l’ensemble des documents fournis dans cette brève analyse, les herminettes originaires des îles Carolines présentent majoritairement un manche incurvé dont la partie tenue en main adopte une courbure remarquable. L’ensemble offrant à l’outil une silhouette gracile en forme de 7 que nous trouvons caractéristique des outils de cette aire culturelle. À ce premier indice formel de reconnaissance, nous ajoutons la manière principale dont est fait l’emmanchement, à savoir un double laçage : le premier reliant la lame insérée dans un support et la seconde ligature retenant ce support au manche proprement dit. Un tel assemblage est nécessaire pour soutenir l’effort de la lame lorsque l’outil est employé. En effet, peut-être que la première ligature ne serait pas nécessaire si la lame était faite en pierre. Nous suivons là l’avis de Leroi-Gourhan (op. cit. : 184) : « La matière de la lame réagit dans quelque mesure sur l’emmanchement ». L’hypothèse technique est soutenable au regard des herminettes à lame de pierre des autres îles du Pacifique (nous renvoyons aux illustrations de la section précédente du présent article) qu’en comparaison avec des herminettes modernes à lame en métal (cf. exemplaire du musée d'ethnographie de Genève ; notons que la forme gracile en 7 du manche demeure). Enfin comme nous l’avons fait remarquer plus haut, la lame de l’herminette est, avant toute chose, taillé dans un coquillage.

Si nous résumons, les herminettes des îles Carolines possèdent trois indices d’identification : 1°) un manche incurvé dont la silhouette forme un 7 gracile ; 2°) deux points de ligature pour l’emmanchement : un au niveau de la lame, la plupart du temps insérée dans un support, un second au niveau du support de lame et du manche proprement dit ; 3°) le matériau de la lame est prioritairement du coquillage (vraisemblablement du tridacne).

 

 

Conclusion

Dans cette étude, nous avons cherché des indices formels pouvant aider à l’identification des herminettes originaires des îles Carolines et les avons utilisés pour les deux herminettes figurant au sein de la panoplie océanienne du musée Boucher-de-Perthes d’Abbeville, en excluant une attribution polynésienne (ou même d’autres îles du Pacifique Sud). Nous avons tenté de retracer l'historique de ces objets : à l’aide de l’iconographie d’époque, nous pouvons affirmer avec une haute probabilité que ces deux herminettes ont été collectées à Kosrae à l’occasion de la relâche qu’y fait le navigateur Isidore Duperrey en juin 1824 (l'une des étiquettes porte la mention ancienne de cette île). Les herminettes seraient alors arrivées en France à Marseille avec l’explorateur français puis se seraient retrouvées dans les mains de Lefébure de Cerisy qui les ramène chez lui à Abbeville avant de les céder à la ville. Du mode de collecte, le compte rendu ne dit rien mais nous supposons un troc contre des objets en métal comme il était d’usage à l’époque des contacts entre Océaniens et Européens. Ce point n’est pas un détail trivial à l’heure où nous interrogeons les méthodes d’acquisition des objets extra-européens conservés dans nos musées afin de ne pas taire le legs colonial qui est partie prenante de l’histoire des collections.

 

 

Bibliographie

Athens S. J., 1981. A stone adze from Ponape, Eastern Caroline Islands. Asian Perspectives, 24 (1) : 43-49.

Ayres,W. S. & Mauricio R., 1987. Stone adzes from Pohnpei, Micronesia. Archaeology in Oceania, 22 (1) : 27-31.

Dias N., 1997. L’ethnologie au musée : 97-101. In : Notter A. (dir.), La Découverte du paradis. Océanie. Curieux, navigateurs et savants, Paris, Somogy, 252 p.

Duperrey I., 1826-1830. Voyage autour du monde exécuté par ordre du roi, sur la corvette de Sa Majesté, La Coquille, pendant les années 1822, 1823, 1824 et 1825, sous le ministère et conformément aux instructions de S.E.M. le Marquis de Clermont-Tonnerre et publié sous les auspices de son Excellence Mgr le Cte de Chabrol, atlas du volume Histoire du voyage. Paris, Arthus-Bertrand, 8 vol.

Edge-Partington J., 1996 (1890-95). Ethnographical Album of the Pacific Islands. Bangkok, SDI Publications (2nde édition), 866 p.

Finsch O., 1893. Ethnologische Erfahrungen und Belegstücke aus der Südsee. Vienne, Alfred Hödler, 675 p.

Garanger J., 1972. Herminettes lithiques océaniennes. Éléments de typologie. Journal de la Société des Océanistes, 28 (36) : 253-274.

Hermann A., 2020. Herminettes océaniennes. In : Encyclopédie des historiographies : Afriques, Amériques, Asies : Volume 1 : sources et genres historiques (Tome 1 et Tome 2) [en ligne]. Paris : Presses de l’Inalco, 2020. DOI : https://doi.org/10.4000/books.pressesinalco.24859 (consulté le 19 octobre 2022).

Jacquemin S., 1997. Marins et collections : les collectes des expéditions maritimes » : pp. In : Notter A. (dir.), La Découverte du paradis. Océanie. Curieux, navigateurs et savants, Paris, Somogy, 252 p.

Leroi-Gourhan A., 1943. L’Homme et la matière. Paris, Albin Michel, xx.

Lütke (von) F., 1835. Voyage autour du monde, : exécuté par ordre de Sa Majesté l’Empereur Nicolas Ier, sur la corvette Le Séniavine, pendant les années 1826, 1827, 1828 & 1829, sous le commandement de Frédéric Lütke, capitaine de la marine impériale de Russie, aide de camp de Sa Majesté l'Empereur, commandant de l'expédition. Partie historique, avec un atlas, lithographié d’après les dessins originaux d’Alexandre Postels, professeur adjoint de l'université impériale de St. Pétersbourg et du baron Kittlitz. Traduit du russe sur le manuscrit original, sous les yeux de l’auteur, par le conseiller d’état F. Boyé. Paris, Engelmann & compagnie, 3 vol,

Orliac M., 1997. Haches et herminettes océaniennes : 84-86. In : Notter A. (dir.), La Découverte du paradis. Océanie. Curieux, navigateurs et savants, Paris, Somogy, 252 p.

Py N., 2019a. De Yap aux Salomon : enquête de réattribution d’une lance du Muséum de Rouen. Colligo, 2 (1) : 21-25.

Py N., 2019b. Nevers et la Micronésie, une liaison insoupçonnée. Brève étude de quatre objets ethnographiques. Colligo, 2 (2) : 23-28.

Py N., 2021. Objets de Micronésie dans les musées français, des trésors insoupçonnés. Colligo, 4 (2) : 29-39.

Taillemite E., 1999. Marins français à la découverte du monde : de Jacques Cartier à Dumont d’Urville. Paris, Fayard, 725 p.

Vivielle J.-B., 1925. Cerisy Bey. Bulletin de l'Institut d'Egypte, 8 : 75-91.

 

 


Notes


  1. Concernant la panoplie comme présentation muséographique, nous renvoyons à l’article de Nélia Dias (1997).

  2. Au sujet de la panoplie du musée Boucher-de-Perthes, nous renvoyons aux pages 48-49 de l’article de Sylvaine Jacquemin (1997), ainsi qu’au livret de présentation du musée, disponible en ligne : Amis du Musée Boucher-de-Perthes, https://www.amis-musee-abbeville.fr/2015/05/22/l-%C5%93uvre-du-mois-5-panoplie-oc%C3%A9anienne/ (consulté le 17 oct. 2022). Sur ce document, les herminettes sont présentées dans le cartel n° 8.

  3. Pour une biographie de Lefébure de Cerisy, voir Vivielle (1925).

  4. La panoplie contient, en plus des deux herminettes, deux pagaies de danse et une pagaie cérémonielle, trois arcs, une trentaine de flèches en bambou, un bouclier tressé, quatre casse-têtes, un bâton, une paire de mocassins (!), une paire de bois de cerf, deux éléments vestimentaires en fibres végétales. La présence de pièces amérindiennes et kanak sont à l’origine des doutes signalés : le panoplie est-elle l’originale donnée par Lefébure de Cerisy ? Des retouches postérieures (ajout des pièces non océaniennes et kanak) expliquent-elles sa présentation actuelle ? La documentation sur ces points fait défaut, il reste donc admis que la panoplie présentée actuellement est celle donnée par Lefébure de Cerisy mais interpolée avec des pièces issues d’un autre don d’un Abbevillois, Charles Lemire.

  5. Nous retenons « insulaire » dans un sens restrictif, excluant la Nouvelle-Guinée dont les dimensions géographiques lui confèrent une taille presque continentale en comparaison des archipels de superficie plus modeste et des atolls qui forment la typologie géographique majoritaire des terres émergées du continent océanien.

  6. Nous signalons, car nous n’avons pu l’inclure dans cet article, une aquarelle de J. F. Lejeune présentant trois herminettes du Pacifique dont une de Oualan/Kosrae ; elle peut être vue en p. 70 du rapport de Fabien Laty, Objets ethnographiques océaniens. Collection de l’Amiral Auguste Bérard (1796-1852), Montpellier, Université des Sciences et Techniques du Languedo Montpellier 2 (2005).

  7. Le texte anglais donne « Pelew » orthographe anglaise ancienne de Palau.

  8. Nous renvoyons à ce site comme origine de l’image, fig. 7a : https://anthro.amnh.org/images/archives/1898-49/1295.jpg.

  9. Pour parfaire ce bref inventaire, non exhaustif des herminettes de Micronésie, nous signalons une herminette supposée avoir été collectée soit durant le voyage de Freycinet soit durant la première expédition de Dumont d’Urville conservée au musée de l’ancienne École de Médecine navale à Rochefort, sans numéro d’inventaire (Catalogue sommaire des collections océaniennes du Musée de l’Ancienne Ecole de Médecine Navale de Rochefort, Stéfani, 2011 : 15-16 ; non publié).

 

 


Auteur


Nicolas Py
Le Petit Quelo, 44410 Herbignac.
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Citation


Py N., 2023. Remarques sur les herminettes de la panoplie océanienne du musée d’Abbeville. Colligo, 6(1). https://revue-colligo.fr/?id=86.